"Le bureau a tremblé" : trois légers tremblements de terre détectés le 1er mai à Gréasque
Par Iounès DISDIER
Les habitants de Gréasque ont particulièrement ressenti les secousses de ce mercredi 1er mai, malgré leur relative faible magnitude.
Illustration LP
Gréasque - Allauch
D'une magnitude comprise entre 1,7 et 1,8 sur l'échelle de Richter, les secousses n'ont pas fait de dégâts mais ont provoqué une légère panique chez certains habitants, alors qu'une incidence liée aux anciennes galeries minières est écartée.
Trois secousses en l'espace de cinq heures. Ce mercredi 1er mai, les collines du Garlaban ont connu une activité sismique peu habituelle.
Tout d'abord sur les coups de 15 h, c'est un premier tremblement de terre de huit secondes qui intrigue les habitants du nord de Gréasque qui, malgré une magnitude relativement faible de 1,7 sur l'échelle de Richter, entendent et ressentent les premières secousses.
Aux alentours de 17 h 12, rebelote avec une intensité similaire, avant un dernier tremblement répertorié par le Bureau central et sismologique français - Réseau national de surveillance sismique (BCSF-Renass) à 20 h 38 d'une magnitude de 1,8 sur l'échelle de Richter.
Si le premier est plutôt situé du côté de Gréasque, c'est davantage entre cette dernière et Allauch que les épicentres des deux derniers tremblements de terre sont enregistrés. "Il s'agit d'un événement naturel mineur n'ayant occasionné aucun dégât particulier", relativise la Ville de Gréasque sur ses réseaux sociaux, qui précise que le tremblement s'est entendu dans les "communes environnantes". Excepté visiblement la ville d'Allauch, dont la mairie indique n'avoir répertorié ni secousse ni plaintes en ce sens, malgré sa proximité.
"Dans le doute, on s'est mis dehors"
À Gréasque, où les habitants sont pourtant habitués aux instabilités minières, de nombreuses familles ont tout de même senti la différence. Au point parfois de causer une petite frayeur.
"Ce n'était pas une explosion toute simple, la première a quand même fait vibrer notre canapé ainsi que la télé à l'étage. Et si la deuxième était plus douce, la troisième, en revanche, a fait trembler le bureau de ma fille donc dans le doute on s'est mis dehors", retrace Lisa qui habite la commune avec son mari et ses trois enfants.
Rapidement après les premières secousses, les commentaires affluent sur les réseaux sociaux. "Qui a dit que ça ne bougeait pas à Gréasque !", s'amuse un internaute.
Avant que les confirmations du BCSF-Renass ne tombent, chacun y va de son analyse. Et forcément, beaucoup pensent rapidement aux restes de la lointaine activité minière, dont le gaz souterrain provoque régulièrement des détonations.
"Depuis seize ans que je suis ici, c'est la première fois que cela pète trois fois dans la même journée et si fort", fait remarquer une autre qui dit avoir constaté l'apparition "d'une nouvelle fissure dans (sa) cuisine".
Une activité sismique liée aux mines ?
Si la Ville de Gréasque qualifie bel et bien l'événement de "séisme", des interrogations demeurent. À chaque mouvement sismique, le BCSF-Renass répertorie les différentes caractéristiques de l'épisode. Le but, séparer les secousses anthropiques (tir de carrière, déminage…) des tremblements de terre naturels.
Or, la commune de Gréasque étant coutumière des secousses liées à ses anciennes activités minières, l'incidence n'est pas à écarter. D'autant que le BCSF-Renass indique une profondeur de… zéro kilomètre seulement pour les trois événements, contrairement à la majorité des tremblements de terre naturels répertoriés par le laboratoire.
"À chaque fois qu'une secousse liée aux mines intervient, le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) nous fait un rapport, indique cependant la Ville. Ce qui n'a pas été le cas pour ces secousses."
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