"La sécurité des Européens se joue en Ukraine" : Macron revient sur la possibilité d'y envoyer des troupes
Par La Provence
Emmanuel Macron a de nouveau émis l’hypothèse, cette semaine dans The Economist, de l’envoi de troupes au sol en Ukraine.
Photo Cyrille George Jerusalmi
Selon le président de la République, tracer des limites "a priori" est une "faiblesse" concernant la question du dossier ukrainien. Il aborde ce point géopolitique dans une interview exclusive accordée à La Provence et à la Tribune Dimanche.
Emmanuel Macron a de nouveau émis l’hypothèse, cette semaine dans The Economist, de l’envoi de troupes au sol en Ukraine. Lorsqu’on lui demande si le chancelier allemand Olaf Scholz est désormais moins opposé à cette option, la réponse est sibylline : "L’ambiguïté stratégique, c’est de ne pas donner trop de précisions. La Russie, comme puissance stratégique, ne nous donne plus aucune visibilité".
La fébrilité russe montre que nous avons raison de ne pas fermer de portes
Le président de la République évoque la stratégie de la Russie : "Elle a décidé unilatéralement en février 2022 d’attaquer un État souverain, l’Ukraine, et donc de ne pas respecter le droit international, la Charte des Nations Unies. Au début, elle avait un objectif stratégique affiché : elle prétendait sauver des provinces ukrainiennes (oblasts) qui avaient déclaré leur autonomie. C’est fini, elle est sortie de ce cadre. Elle a décidé de devenir résolument une puissance déstabilisatrice qui ne donne aucune limite stratégique à son action. Et le président Poutine a constamment brandi la menace nucléaire. Face à un tel adversaire, quelle faiblesse de tracer des limites a priori, quelle faiblesse ! Il faut au contraire lui enlever toute visibilité, parce que c’est ce qui créé des capacités à dissuader. La sécurité des Européens se joue en Ukraine parce que c’est à 1500 kilomètres de nos frontières. Si la Russie l’emporte, la seconde d’après, il n’y a plus de sécurité possible en Roumanie, en Pologne, en Lituanie et plus non plus chez nous. La capacité et la portée des missiles balistiques russes nous exposent tous".
Le Kremlin, qui qualifie les propos d’Emmanuel Macron de "très dangereux" ? "La fébrilité russe montre que nous avons raison de ne pas fermer de portes. Sinon, cela veut dire qu’on accepte de renoncer à un ordre international basé sur le droit et donc à la paix et la sécurité" tranche le président français.
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