Le gouvernement va "porter plainte" contre Mélenchon après une référence à un dignitaire nazi
Par La Provence (avec AFP)
L'ex-candidat à la présidentielle avait évoqué le criminel de guerre nazi le 18 avril lors d'un meeting à Lille, organisé en pleine rue après deux refus de salles du préfet et du président de l'université.
PHOTO AFP / Emmanuel DUNAND
La ministre de l'Enseignement supérieur Sylvie Retailleau a annoncé dimanche une plainte contre Jean-Luc Mélenchon pour "injure publique", après que le leader de LFI a dressé un parallèle entre le président de l'université de Lille et le nazi Adolf Eichmann.
L'ex-candidat à la présidentielle avait évoqué le criminel de guerre nazi le 18 avril lors d'un meeting à Lille, organisé en pleine rue après deux refus de salles du préfet et du président de l'université. "'Moi je n'ai rien fait' disait Eichmann.'Je n'ai fait qu'obéir à la loi telle qu'elle était dans mon pays'. Alors ils disent qu'ils obéissent à la loi et ils mettent en œuvre des mesures immorales qui ne sont justifiées par rien ni personne", avait-il déclaré.
Interrogée sur BFMTV dimanche soir, Sylvie Retailleau a estimé que "les propos de Jean-Luc Mélenchon, qui ont traité de nazi le président (de l'université de Lille), c'est une injure publique" : "Mon ministère va porter plainte pour injure publique devant un agent public", a-t-elle annoncé.
"La majorité des débats, des conférences sont tenus dans nos universités où les présidents sont là pour assurer la sécurité de tous", a-t-elle ajouté. "Pourquoi la conférence a été annulée à l'université de Lille, après l'avoir permise, parce qu'il y avait aussi des manifestations qui allaient se passer et que le président (de l'université, ndlr) a eu l'information qu'il y avait un risque à l'ordre public", selon elle.
Son ministère a précisé à l'AFP que "19 conférences LFI se sont tenues depuis le début de l'année dans les établissements d'enseignement supérieur français sous tutelle du ministère" et que "trois ont été annulées pour risque de troubles à l'ordre public, trois ont été non autorisées pour les mêmes raisons ou pour non respect du cadre interne à l'université".
Dans un entretien à L'Opinion dimanche, le président de l'université de Lille Régis Bordet a pour sa part affirmé que "le cabinet de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, le rectorat et la préfecture (les ont) contactés pour s'informer sur la situation. À aucun moment, il n’y a eu de leur part la moindre volonté d’influencer la décision", dit-il.
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