Lieu emblématique des Pennes-Mirabeau, l'église Saint-Blaise va retrouver son lustre d'Antan

Par La Provence

L'église Saint-Blaise aux Pennes-Mirabeau, en travaux jusqu'en 2026.

L'église Saint-Blaise aux Pennes-Mirabeau, en travaux jusqu'en 2026.

Photo P.B.

Les Pennes-Mirabeau

L'édifice religieux au riche passé historique fait l'objet d'un important chantier de rénovation. Ces travaux devraient durer encore au minimum 18 mois.

Tout comme le moulin de Pallières, totalement rénové et équipé pour produire une belle farine, c'est un autre totem du vieux village qui fait en ce moment l'objet d'un très important chantier et de soins attentifs : l'église Saint-Blaise.

À cet emplacement précis, il y avait dans l'antiquité un temple en célébration à la déesse Cybèle, à qui les premiers pennois semblaient vouer un culte important. Sur les ruines du temple, fut ensuite érigée une église primitive terminée en 1070. En des temps plus récents, on doit l'église actuelle à un maître maçon pennois nommé Badino. L'édifice fut inauguré pour les fêtes religieuses de Pâques de l'année 1872, donc avant la loi de 1905 qui permit de graver dans le marbre en France la séparation de l'État et des églises.

Une fragilité structurelle

Aujourd'hui, la Ville des Pennes se devait donc de restaurer cette magnifique bâtisse faisant partie intégrante du patrimoine communal. Lors d'une grande réunion publique organisée le 11 avril dernier en mairie, le maire des Pennes, Michel Amiel, rappelait l'histoire de ce monument, et notait avec humour que l'on invoquait encore Saint-Blaise ici ou là lorsqu'on souffrait d'un mal de gorge ou qu'on avait avalé une arête de poisson !

L'édile laissait ensuite la parole à Juliette Lutz, architecte du patrimoine et maître d'œuvre de ce beau projet destiné à redorer le lustre de l'église, pour l'heure toujours fermée au public. "Il y a eu d'abord un diagnostic mené en 2014 et mis à jour en 2020, précisait-elle. Cette analyse du bâtiment faisait état d'une certaine instabilité due à sa position sur un éperon rocheux."

Pour en témoigner, Juliette Lutz rappelait alors les effets du tremblement de terre dit de Lambesc survenu au cours de l'année 1909, "dont les secousses s'étaient alors fait sentir jusqu'aux Pennes, et à l'époque des tirants métalliques ont été installés". D'autre part, l'eau pose un problème complémentaire à la fragilité structurelle de l'église, ajoutait l'architecte du patrimoine, "d'une part par infiltration mais aussi par remontée capillaire".

Pour le chantier actuellement mené, qui devrait s'étaler jusqu'en 2026, les compagnons ouvriers s'attaqueront tout d'abord à la toiture, aux évacuations d'eau, puis au clocher et campanile, et enfin au sol de l'église. Les systèmes de chauffage et d'éclairage seront totalement repensés, afin de faire émerger de la nuit l'édifice simplement par l'éclairage. Un facteur d'orgue s'occupera du bel instrument.

La défense des fresques, une priorité

La préservation des fresques de l'église fera également l'objet d'une grande attention des équipes mobilisées sur le projet. Aussi la mairie, le 11 avril dernier, lançait un appel à la population : si des Pennois disposent dans leurs greniers de photos d'archives datées des années 80 où l'on verrait ces fresques, cela intéressera grandement les services de la Ville. Tout l'ensemble patrimonial de l'église sera restauré lors de ce chantier dont le coût a été évalué à 2 millions, 573 228 euros. "Entre tradition et modernité, c'est un beau projet qui répondra aux attentes de tous les Pennois", résume le maire Michel Amiel.